Comme le Colibri, apportons chacun notre petite goutte d'eau à la préservation de la Nature !
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La forêt privée du Pilat et sa gestion du bois - par Joseph Crozet 10/17 - par Thierry
Vendredi 20 octobre 2017 La forêt privée du Pilat et sa gestion du bois - par Joseph Crozet, Guide animateur du Pilat.
Ce vendredi 20 octobre s'est tenue la causerie sur "La forêt privée du Pilat et sa gestion du bois" qui a rassemblé une soixantaine de personnes dans la salle polyvalente aimablement prêtée à l'association "CPN Le Colibri" par la municipalité de DOIZIEUX.
Qui mieux que Joseph Crozet, dit Grand Sapin et pilatois "de... souche" pouvait nous raconter la forêt du Pilat d'hier à aujourd'hui à travers le travail de l'homme, les acteurs économiques, les méthodes et outils de travail, le prix du bois, les débouchés, la biodiversité... Pendant 40 ans, Joseph a travaillé aux Eaux et Forêt tout en gérant pour le compte de sa famille un groupement forestier, héritage d’une exploitation boisée sur les hauteurs de Doizieux de 154 hectares de forêt, entretenue depuis des siècles par ses ancêtres. Sa passion pour les sous-bois et les clairières, les plantes, fleurs, insectes et champignons est bien restée intacte !
Après avoir rappelé les spécificités de la forêt du Pilat représentant 50% du Parc à 90% privée à 70% résineux et 30% feuillus et l'évolution de ses essences jusqu'aux douglas et mélèze hybride actuellement préférés car poussant plus vite, nous avons cité ses différents acteurs du propriétaire à l'acheteur final. Puis nous avons évoqué les difficultés d'une forêt sous-exploitée faute de débouchés (100 000 m3 en: bois de chauffage 5%, d'oeuvre 80%, d'industrie 15%).
Le mode de fixation des prix dit fondé sur la loi "de l'offre et de la demande" mais en réalité de "gré à gré sans aucune régulation" explique aussi les difficultés à rentabiliser une exploitation peu ou pas subventionnée pour laquelle les coûts ne cessent d'augmenter (matériel, carburant, main d'oeuvre,...) et dont les exigences clients se durcissent (pas de noeud, rectilignité, diamètre,...). En conséquence, les propriétaires n'ont plus assez de ressources à consacrer à l'entretien de la forêt qui se traduit à partir d'un Plan de Gestion sur des dizaines d'années et impacte directement la qualité du bois final. Là où on élaguait les branches jusqu'à 10m de hauteur, on n'élague plus que jusqu'à 2m pour éclaircir mais plus pour investir dans la qualité. Autre conséquence, des propriétaires non professionnels de la forêt continueront à se laisser tenter par une rentabilité immédiate mais non pérenne en vendant leur surface par bloc à des marchands de bois en position de force qui procèdent en coupes blanches sur le terrain.
Mais il persistera aussi des groupements professionnels adeptes d'une futaie jardinée dont les coupes sont gérées sélectivement avec des matériels adaptés et une expérience du terrain. Un tracteur forestier manié correctement laisserait pousser les plans naturels de la même façon qu'un débusquage à cheval. Il s'agit là d'une gestion plus intelligente et couteuse de la forêt, mais soucieuse d'une ressource durable et d'un environnement préservé: faune, flore, eau, air, sols,...C'est pourquoi nous restons optimistes devant ce "Bon sens forestier" (cousin du "Bon sens paysan") qui a déjà reculé devant l'introduction d'espèces exotiques ou l'usage de produits chimiques.
Nous avons enfin beaucoup apprécié les interventions multiples de l'assistance, et en particulier celles des membres de la famille Crozet, qui nous ont aidés par leurs expériences vécues, et leurs justes précisions, à mieux comprendre une situation actuelle complexe qui relie notre société, l'homme et la forêt.
En effet si, pour Le Colibri, protéger la nature passe par une meilleure connaissance de celle ci, cela signifie avant tout mieux connaître l'intéraction de l'homme avec la nature afin de porter un jugement réfléchi et d'adopter des comportements ou pratiques mieux adaptés.
A très bientôt avec "Le Colibri" pour de nouvelles aventures dans notre Pilat !
Vendredi 20 octobre 2017 La forêt privée du Pilat et sa gestion du bois - par Joseph Crozet, Guide animateur du Pilat.
Ce vendredi 20 octobre s'est tenue la causerie sur "La forêt privée du Pilat et sa gestion du bois" qui a rassemblé une soixantaine de personnes dans la salle polyvalente aimablement prêtée à l'association "CPN Le Colibri" par la municipalité de DOIZIEUX.
Qui mieux que Joseph Crozet, dit Grand Sapin et pilatois "de... souche" pouvait nous raconter la forêt du Pilat d'hier à aujourd'hui à travers le travail de l'homme, les acteurs économiques, les méthodes et outils de travail, le prix du bois, les débouchés, la biodiversité... Pendant 40 ans, Joseph a travaillé aux Eaux et Forêt tout en gérant pour le compte de sa famille un groupement forestier, héritage d’une exploitation boisée sur les hauteurs de Doizieux de 154 hectares de forêt, entretenue depuis des siècles par ses ancêtres. Sa passion pour les sous-bois et les clairières, les plantes, fleurs, insectes et champignons est bien restée intacte !
Après avoir rappelé les spécificités de la forêt du Pilat représentant 50% du Parc à 90% privée à 70% résineux et 30% feuillus et l'évolution de ses essences jusqu'aux douglas et mélèze hybride actuellement préférés car poussant plus vite, nous avons cité ses différents acteurs du propriétaire à l'acheteur final. Puis nous avons évoqué les difficultés d'une forêt sous-exploitée faute de débouchés (100 000 m3 en: bois de chauffage 5%, d'oeuvre 80%, d'industrie 15%).
Le mode de fixation des prix dit fondé sur la loi "de l'offre et de la demande" mais en réalité de "gré à gré sans aucune régulation" explique aussi les difficultés à rentabiliser une exploitation peu ou pas subventionnée pour laquelle les coûts ne cessent d'augmenter (matériel, carburant, main d'oeuvre,...) et dont les exigences clients se durcissent (pas de noeud, rectilignité, diamètre,...). En conséquence, les propriétaires n'ont plus assez de ressources à consacrer à l'entretien de la forêt qui se traduit à partir d'un Plan de Gestion sur des dizaines d'années et impacte directement la qualité du bois final. Là où on élaguait les branches jusqu'à 10m de hauteur, on n'élague plus que jusqu'à 2m pour éclaircir mais plus pour investir dans la qualité. Autre conséquence, des propriétaires non professionnels de la forêt continueront à se laisser tenter par une rentabilité immédiate mais non pérenne en vendant leur surface par bloc à des marchands de bois en position de force qui procèdent en coupes blanches sur le terrain.
Mais il persistera aussi des groupements professionnels adeptes d'une futaie jardinée dont les coupes sont gérées sélectivement avec des matériels adaptés et une expérience du terrain. Un tracteur forestier manié correctement laisserait pousser les plans naturels de la même façon qu'un débusquage à cheval. Il s'agit là d'une gestion plus intelligente et couteuse de la forêt, mais soucieuse d'une ressource durable et d'un environnement préservé: faune, flore, eau, air, sols,...C'est pourquoi nous restons optimistes devant ce "Bon sens forestier" (cousin du "Bon sens paysan") qui a déjà reculé devant l'introduction d'espèces exotiques ou l'usage de produits chimiques.
Nous avons enfin beaucoup apprécié les interventions multiples de l'assistance, et en particulier celles des membres de la famille Crozet, qui nous ont aidés par leurs expériences vécues, et leurs justes précisions, à mieux comprendre une situation actuelle complexe qui relie notre société, l'homme et la forêt.
En effet si, pour Le Colibri, protéger la nature passe par une meilleure connaissance de celle ci, cela signifie avant tout mieux connaître l'intéraction de l'homme avec la nature afin de porter un jugement réfléchi et d'adopter des comportements ou pratiques mieux adaptés.
A très bientôt avec "Le Colibri" pour de nouvelles aventures dans notre Pilat !