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Conférences

Loup et Pastoralisme, état des lieux 2017 en France - par Félicien Bros 12/17  -  par Clotilde

Vendredi 1er décembre 2017 Loup et Pastoralisme en France; état des lieux 2017 par Félicien Bros, berger savoyard, naturaliste et accompagnateur en montagne.    

1217_1.jpg

Bien que l’exercice fût délicat, c’est haut la main que Félicien Bros s’en est sorti pour nous parler du loup dans le milieu du pastoralisme en nous racontant son vécu en tant que berger en Savoie ou encore lors de voyages naturalistes.

Après un rappel sur l’espèce (super-prédateur opportuniste ayant un rôle de régulation des populations, Félicien nous explique que c’est un concurrent naturel de l’espèce humaine plutôt que son prédateur et qu’il véhicule encore aujourd’hui une mauvaise réputation bien que les cas d’attaques sur l’homme sont très rares en France. Le loup nous ignorerait plutôt selon ceux qui l’ont croisé.

Presque totalement disparu au début du 20ème siècle, il est protégé depuis 1976 par différentes lois et a fait son retour en colonisant maintenant tout l’arc alpin et les Pyrénées orientales. Ils seraient actuellement 360 individus en France au printemps 2017, comparé à 3000 en Espagne et 1500 en Italie.

Or la présence du loup a des conséquences sur le pastoralisme, comme nous l’explique Félicien Bros.

Car le loup vient se nourrir des bêtes des troupeaux et il chasse aussi bien la nuit que le jour, profitant d’un moment d’inattention.  2841 attaques par le loup ont ainsi été constatées en 2016. Pour se protéger, les bergers doivent adapter leurs techniques de travail : parcs de nuit électrifiés, chiens patous, embauche d’un berger, mais également pétards, éclairages, ânes…  avec toutes les contraintes que cela engendre (évolution de la stratégie du loup, nuisance à certains milieux, grosse logistique en zone non accessible, gestion comportementale des patous…). Des mesures de prélèvement peuvent être prises qui sont très réglementées (40 loups en 2017) et effectuées par des chasseurs formés spécialement. En contrepartie de ces mesures de protection, l’Etat indemnise les pertes dues aux attaques (450 euros/bête pour 2 Meuros en 2016), uniquement dues au loup et constatées par agent assermenté car il existe d’autres espèces prédatrices.

La présence du loup dans les zones pâturées a donc de nombreuses conséquences. Tout d’abord, pour le berger, elle nécessite une présence sans relais, une organisation lourde (parcs de nuits, patous)  mais aussi des nuits agitées. Pour l’éleveur, c’est une usure psychologique à distance, une perte financière et la destruction parfois d’un long travail de sélection. Les milieux ne sont pas épargnés, puisque certaines zones pastorales sont ainsi abandonnées avec les conséquences que cela peut entrainer…

Suite à cette présentation, les participants (une trentaine) ont pu poser leur question et causer en toute simplicité de cette bête si crainte encore de nos jours….

Abandonner le pastoralisme ne serait-ce pas augmenter la concentration d’un élevage en plaine, élevage, la plupart du temps intensif ? (pollution, qualité de viande, bien-être animal,…)

Les chiffres officiels (attaques, pertes, coûts,…) ainsi que les plans d’action et protocoles sont disponibles sur le site de la DREAL Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement :  accéder aux infos

Merci à Félicien pour sa venue, son témoignage et les échanges chaleureux qui ont suivi !

Et à très bientôt avec "Le Colibri" pour une nouvelle soirée enrichissante dans notre Pilat !

Vendredi 1er décembre 2017 Loup et Pastoralisme en France; état des lieux 2017 par Félicien Bros, berger savoyard, naturaliste et accompagnateur en montagne.    

1217_1.jpg

Bien que l’exercice fût délicat, c’est haut la main que Félicien Bros s’en est sorti pour nous parler du loup dans le milieu du pastoralisme en nous racontant son vécu en tant que berger en Savoie ou encore lors de voyages naturalistes.

Après un rappel sur l’espèce (super-prédateur opportuniste ayant un rôle de régulation des populations, Félicien nous explique que c’est un concurrent naturel de l’espèce humaine plutôt que son prédateur et qu’il véhicule encore aujourd’hui une mauvaise réputation bien que les cas d’attaques sur l’homme sont très rares en France. Le loup nous ignorerait plutôt selon ceux qui l’ont croisé.

Presque totalement disparu au début du 20ème siècle, il est protégé depuis 1976 par différentes lois et a fait son retour en colonisant maintenant tout l’arc alpin et les Pyrénées orientales. Ils seraient actuellement 360 individus en France au printemps 2017, comparé à 3000 en Espagne et 1500 en Italie.

Or la présence du loup a des conséquences sur le pastoralisme, comme nous l’explique Félicien Bros.

Car le loup vient se nourrir des bêtes des troupeaux et il chasse aussi bien la nuit que le jour, profitant d’un moment d’inattention.  2841 attaques par le loup ont ainsi été constatées en 2016. Pour se protéger, les bergers doivent adapter leurs techniques de travail : parcs de nuit électrifiés, chiens patous, embauche d’un berger, mais également pétards, éclairages, ânes…  avec toutes les contraintes que cela engendre (évolution de la stratégie du loup, nuisance à certains milieux, grosse logistique en zone non accessible, gestion comportementale des patous…). Des mesures de prélèvement peuvent être prises qui sont très réglementées (40 loups en 2017) et effectuées par des chasseurs formés spécialement. En contrepartie de ces mesures de protection, l’Etat indemnise les pertes dues aux attaques (450 euros/bête pour 2 Meuros en 2016), uniquement dues au loup et constatées par agent assermenté car il existe d’autres espèces prédatrices.

La présence du loup dans les zones pâturées a donc de nombreuses conséquences. Tout d’abord, pour le berger, elle nécessite une présence sans relais, une organisation lourde (parcs de nuits, patous)  mais aussi des nuits agitées. Pour l’éleveur, c’est une usure psychologique à distance, une perte financière et la destruction parfois d’un long travail de sélection. Les milieux ne sont pas épargnés, puisque certaines zones pastorales sont ainsi abandonnées avec les conséquences que cela peut entrainer…

Suite à cette présentation, les participants (une trentaine) ont pu poser leur question et causer en toute simplicité de cette bête si crainte encore de nos jours….

Abandonner le pastoralisme ne serait-ce pas augmenter la concentration d’un élevage en plaine, élevage, la plupart du temps intensif ? (pollution, qualité de viande, bien-être animal,…)

Les chiffres officiels (attaques, pertes, coûts,…) ainsi que les plans d’action et protocoles sont disponibles sur le site de la DREAL Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement :  accéder aux infos

Merci à Félicien pour sa venue, son témoignage et les échanges chaleureux qui ont suivi !

Et à très bientôt avec "Le Colibri" pour une nouvelle soirée enrichissante dans notre Pilat !

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Publié le 04/12/2017 ~ 08:38   Tous les billets   Haut