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Conférences

« Les oiseaux du Pilat : bilan des comptages et observations » le 4/03/2022  -  par Vanessa

CAUSERIE le vendredi 4 mars 2022 : « Les oiseaux du Pilat: bilan des comptages et observations » par Lydie Dubois.

Lydie Dubois, membre de la LPO depuis plus de 35 ans, a mis en place depuis  2012 un suivi naturaliste des  populations d’oiseaux du Pilat.Ce soir, devant 43 personnes, Lydie est venue nous parler de son travail bénévole sur le terrain et des résultats de ses observations ornithologiques.

Une présentation rapide de la LPO, France et Loire, nous apprend que cette association anime plusieurs réseaux de suivi (Cigogne Blanche, Hiboux Grands-Ducs …) grâce au travail d’observation de ses adhérents. Reconnue d’utilité publique, elle n’a cependant que 60 000 adhérents, alors que son homologue britannique, la RSPB, en compte plus de 2 millions.

Une paire de jumelles, un carnet et un crayon, un bon guide ornitho et parfois un smartphone, voilà l’équipement du parfait  bénévole de la LPO. Les observations faites sont  rentrées sur le site faune-France.org, regroupant ainsi une quantité formidable d’informations sur les populations d’oiseaux en France.

C’est de sa propre initiative que Lydie Dubois a commencé son travail de terrain dans le Pilat. Tout a commencé à Chavanay autour d’une belle colonie d’hirondelles de fenêtre menacée par des travaux de rénovation.  Lydie a alors obtenu que soient installés 35 nichoirs (deux pour chaque nid détruit) sur 5 immeubles voisins et ce fut un succès : la colonie s’est parfaitement adaptée et a prospéré, maçonnant en plus des nids naturels et cohabitant, parfois difficilement, avec une petite colonie de moineaux domestiques. Avec 87 couples en 2021, c’est la plus grosse colonie de la Loire !

Le bourg de Maclas peut lui aussi se réjouir d’abriter 45 couples de ces oiseaux alors que l’on en compte que 150 dans l’agglomération lyonnaise.

Ces exemples positifs ne doivent pas nous faire oublier la réalité : la chute des populations d’hirondelles de fenêtre de 39% en 30 ans en France.

Pour les moineaux friquets, c’est une baisse de 80% en 10 ans.

Maclas comportait une colonie de 6 couples sur la maison des Associations en 2012. Après des travaux de rénovation en 2017 puis la construction d’un auvent en 2021, 9 nichoirs ont été construits par Marc Bisson puis installés en partenariat avec le CPN Le Colibri. Seuls deux couples nicheurs sont restés. Nous verrons cette année si les nouveaux nids seront adoptés

Martinets noirs, martinets à ventre blanc, busards cendrés, grands-ducs, circaètes Jean-le-Blanc, guêpiers d’Europe, hirondelles de rocher, choucas des tours…  voici quelques-unes des espèces que compte Lydie et que nous trouvons sur notre territoire, de Pélussin à St Julien-Molin-Molette, de St Maurice-l’Exil à Roisey …

Les résultats des comptages annuels  montrent une baisse générale de l’ensemble des populations d’oiseaux du Parc avec  en plus de la nette diminution des effectifs (l’hirondelle rustique par exemple), des nichées moins nombreuses (notamment chez les grands-ducs dont les nichées, habituellement de 3-4 poussins, sont réduites à 1 ou 2), et encore l’échec de l’élevage des petits  jusqu’à l’envol (0 jeune à l’envol pour les circaètes jean-le-blanc en 2021).

Le cas du milan royal est affligeant : 40 oiseaux sont morts cet hiver (surtout en Haute Loire) d’empoisonnement par la bromadiolone. Pour les protéger, des placettes d’alimentation ont été créés afin de regrouper les oiseaux.

Du côté des rapaces nocturnes, la passion de Lydie, le bilan n’est vraiment pas bon non plus.

Pour la chouette effraie, la situation est catastrophique : l’utilisation de raticide par les arboriculteurs et les particuliers serait une explication.  Les  5 nichoirs posés sont restés vides.

La chouette chevêche est quand-à-elle tout simplement en train de disparaître.

Les grands-ducs sont eux victimes des barbelés, d’électrocution et de collisions avec les voitures.

Mais les comptages révèlent parfois aussi de bonnes surprises :

- à Condrieu, c’est une population de guêpiers d’Europe qui s’épanouit avec 38 couples en 2021 après une chute à 14 couples en 2014.

Après discussion avec un viticulteur voisin, il est apparu que celui-ci avait réduit ses traitements des vignes grâce à la présence des guêpiers, insectivores des plus efficaces.

Deux chantiers nature en collaboration avec l’ile du Beurre ont également été réalisés pour dégager les nids des falaises envahies par du lierre.

- la population de martinets noirs nichant dans l’église de Roisey a plus que doublé depuis 2012.

- curieusement, on observe une hausse du nombre de martinets  à ventre blanc, autrefois appelés martinets alpins : on en trouve en quantité à St Julien-Molin-Molette et Bourg-Argental.

Mais en parallèle, alors qu’il était très commun à Pélussin, aucun n’a été trouvé nicheur en 2021.

Comptages, surveillance des migrations et des envols, pose de nichoirs, nettoyages des trottoirs, dégagement de nids envahis, entretien des nichoirs posés : voici quelques actions menées sur le terrain par des bénévoles du Colibri et ou de la LPO qui souhaitent se rendre utiles pour la biodiversité.

Il faut y ajouter le comptage d’autres espèces animales (castor et  tarente de Mauritanie) et surtout la tenue d’une permanence d’information et de sensibilisation sur la Via Rhôna  un mercredi après-midi sur deux, en partenariat avec l’Ile du Beurre et la LPO Rhône.

Pour toutes ces tâches, Lydie est entourée d’autres passionnés de nature toujours prêt quelques soient l’heure et la météo !

Un maitre mot les guide et les motive: l’écocitoyenneté.  Une belle leçon de vie.

Chouette_Lydie_D.jpg

CAUSERIE le vendredi 4 mars 2022 : « Les oiseaux du Pilat: bilan des comptages et observations » par Lydie Dubois.

Lydie Dubois, membre de la LPO depuis plus de 35 ans, a mis en place depuis  2012 un suivi naturaliste des  populations d’oiseaux du Pilat.Ce soir, devant 43 personnes, Lydie est venue nous parler de son travail bénévole sur le terrain et des résultats de ses observations ornithologiques.

Une présentation rapide de la LPO, France et Loire, nous apprend que cette association anime plusieurs réseaux de suivi (Cigogne Blanche, Hiboux Grands-Ducs …) grâce au travail d’observation de ses adhérents. Reconnue d’utilité publique, elle n’a cependant que 60 000 adhérents, alors que son homologue britannique, la RSPB, en compte plus de 2 millions.

Une paire de jumelles, un carnet et un crayon, un bon guide ornitho et parfois un smartphone, voilà l’équipement du parfait  bénévole de la LPO. Les observations faites sont  rentrées sur le site faune-France.org, regroupant ainsi une quantité formidable d’informations sur les populations d’oiseaux en France.

C’est de sa propre initiative que Lydie Dubois a commencé son travail de terrain dans le Pilat. Tout a commencé à Chavanay autour d’une belle colonie d’hirondelles de fenêtre menacée par des travaux de rénovation.  Lydie a alors obtenu que soient installés 35 nichoirs (deux pour chaque nid détruit) sur 5 immeubles voisins et ce fut un succès : la colonie s’est parfaitement adaptée et a prospéré, maçonnant en plus des nids naturels et cohabitant, parfois difficilement, avec une petite colonie de moineaux domestiques. Avec 87 couples en 2021, c’est la plus grosse colonie de la Loire !

Le bourg de Maclas peut lui aussi se réjouir d’abriter 45 couples de ces oiseaux alors que l’on en compte que 150 dans l’agglomération lyonnaise.

Ces exemples positifs ne doivent pas nous faire oublier la réalité : la chute des populations d’hirondelles de fenêtre de 39% en 30 ans en France.

Pour les moineaux friquets, c’est une baisse de 80% en 10 ans.

Maclas comportait une colonie de 6 couples sur la maison des Associations en 2012. Après des travaux de rénovation en 2017 puis la construction d’un auvent en 2021, 9 nichoirs ont été construits par Marc Bisson puis installés en partenariat avec le CPN Le Colibri. Seuls deux couples nicheurs sont restés. Nous verrons cette année si les nouveaux nids seront adoptés

Martinets noirs, martinets à ventre blanc, busards cendrés, grands-ducs, circaètes Jean-le-Blanc, guêpiers d’Europe, hirondelles de rocher, choucas des tours…  voici quelques-unes des espèces que compte Lydie et que nous trouvons sur notre territoire, de Pélussin à St Julien-Molin-Molette, de St Maurice-l’Exil à Roisey …

Les résultats des comptages annuels  montrent une baisse générale de l’ensemble des populations d’oiseaux du Parc avec  en plus de la nette diminution des effectifs (l’hirondelle rustique par exemple), des nichées moins nombreuses (notamment chez les grands-ducs dont les nichées, habituellement de 3-4 poussins, sont réduites à 1 ou 2), et encore l’échec de l’élevage des petits  jusqu’à l’envol (0 jeune à l’envol pour les circaètes jean-le-blanc en 2021).

Le cas du milan royal est affligeant : 40 oiseaux sont morts cet hiver (surtout en Haute Loire) d’empoisonnement par la bromadiolone. Pour les protéger, des placettes d’alimentation ont été créés afin de regrouper les oiseaux.

Du côté des rapaces nocturnes, la passion de Lydie, le bilan n’est vraiment pas bon non plus.

Pour la chouette effraie, la situation est catastrophique : l’utilisation de raticide par les arboriculteurs et les particuliers serait une explication.  Les  5 nichoirs posés sont restés vides.

La chouette chevêche est quand-à-elle tout simplement en train de disparaître.

Les grands-ducs sont eux victimes des barbelés, d’électrocution et de collisions avec les voitures.

Mais les comptages révèlent parfois aussi de bonnes surprises :

- à Condrieu, c’est une population de guêpiers d’Europe qui s’épanouit avec 38 couples en 2021 après une chute à 14 couples en 2014.

Après discussion avec un viticulteur voisin, il est apparu que celui-ci avait réduit ses traitements des vignes grâce à la présence des guêpiers, insectivores des plus efficaces.

Deux chantiers nature en collaboration avec l’ile du Beurre ont également été réalisés pour dégager les nids des falaises envahies par du lierre.

- la population de martinets noirs nichant dans l’église de Roisey a plus que doublé depuis 2012.

- curieusement, on observe une hausse du nombre de martinets  à ventre blanc, autrefois appelés martinets alpins : on en trouve en quantité à St Julien-Molin-Molette et Bourg-Argental.

Mais en parallèle, alors qu’il était très commun à Pélussin, aucun n’a été trouvé nicheur en 2021.

Comptages, surveillance des migrations et des envols, pose de nichoirs, nettoyages des trottoirs, dégagement de nids envahis, entretien des nichoirs posés : voici quelques actions menées sur le terrain par des bénévoles du Colibri et ou de la LPO qui souhaitent se rendre utiles pour la biodiversité.

Il faut y ajouter le comptage d’autres espèces animales (castor et  tarente de Mauritanie) et surtout la tenue d’une permanence d’information et de sensibilisation sur la Via Rhôna  un mercredi après-midi sur deux, en partenariat avec l’Ile du Beurre et la LPO Rhône.

Pour toutes ces tâches, Lydie est entourée d’autres passionnés de nature toujours prêt quelques soient l’heure et la météo !

Un maitre mot les guide et les motive: l’écocitoyenneté.  Une belle leçon de vie.

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Publié le 11/03/2022 ~ 12:12   Tous les billets   Haut